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Succession non faite depuis plus de 20 ans : quels sont les vrais risques ?

Laisser une succession en suspens pendant plus de vingt ans n’est pas anodin. Quand un défunt laisse des biens sans règlement officiel, les héritiers s’exposent à des difficultés juridiques et fiscales parfois irréversibles. En France, le droit des successions encadre strictement la transmission du patrimoine. Quelles sont les règles et les délais à respecter pour éviter de lourdes conséquences financières ? Découvrez dans cet article toutes les réponses, qu’il s’agisse d’une maison, d’un compte bancaire ou d’un usufruit sur un bien.

Pourquoi une succession doit-elle être réglée rapidement ?

La loi impose que toute succession soit déclarée dans un délai de six mois après le décès. Passé ce délai, l’administration fiscale peut appliquer des pénalités et des intérêts de retard sur les droits de succession. Ainsi, lorsque la succession reste non faite pendant plus de vingt ans, les héritiers risquent de voir leurs droits sur certains biens contestés.

Un notaire joue un rôle central dans ce processus. C’est lui qui : 

  • dresse l’acte de notoriété ; 
  • réunit les documents ; 
  • calcule les droits, et assure la répartition entre les enfants ou autres héritiers. 

Sans son intervention, les biens restent en indivision, situation qui complique la gestion et bloque toute vente ou donation et empêche de toucher l’argent de la succession

Quelles conséquences fiscales après 20 ans d’inaction ? SMICTOM

Quelles conséquences fiscales après 20 ans d’inaction ?

Une succession non réglée entraîne l’application d’intérêts de retard sur les droits dus au Trésor public. Le Code général des impôts prévoit une majoration qui peut s’accumuler année après année. Si un bien immobilier, comme une maison, génère des revenus locatifs, les héritiers sont redevables d’impôts même si la succession n’est pas officiellement clôturée.

En cas de redressement, l’administration peut réclamer le paiement des droits avec pénalités. Les enfants ou l’enfant unique qui tarde à régulariser se retrouvent ainsi à devoir des milliers d’euros supplémentaires. Les notaires rappellent que cette situation devient particulièrement risquée lorsque la valeur du patrimoine augmente au fil du temps.

Quels risques civils pour les héritiers ?

Au-delà du fisc, les héritiers s’exposent à des conflits familiaux. En l’absence d’acte de partage, tous les biens restent en indivision, ce qui signifie que chaque héritier détient une quote-part abstraite du patrimoine. Pour vendre, rénover ou même louer une maison, l’accord de tous est indispensable. Après vingt ans, il n’est pas rare que certains héritiers soient décédés à leur tour, entraînant de nouvelles successions et une multiplication des ayants droit. 

La jurisprudence rappelle qu’un indivisaire peut saisir le tribunal pour forcer le partage, mais le juge exigera des preuves complexes et l’intervention d’un notaire. Les règles du code civil, notamment l’article 815, garantissent à chaque héritier le droit de sortir de l’indivision, mais plus le temps passe, plus le processus se complique.

Donations et usufruit : des droits qui se perdent ?

Certaines donations ou dispositions particulières peuvent devenir caduques si elles ne sont pas exécutées dans des délais précis. De même, l’usufruit accordé à un conjoint survivant peut s’éteindre en cas de non-utilisation ou d’abandon prolongé. Un notaire doit vérifier chaque clause et informer les héritiers de leurs obligations.

Dans les cas extrêmes, l’inaction peut conduire à une prescription trentenaire, au terme de laquelle la propriété peut être revendiquée par un tiers occupant ou par l’État. Les héritiers perdent alors définitivement leur droit sur les finances, la maison ou les biens concernés. 

Comment régulariser une succession après un long délai ? SMICTOM

Comment régulariser une succession après un long délai ?

Même après plus de vingt ans, il reste possible de régler la succession. Les héritiers doivent rassembler les pièces d’état civil, contacter un notaire et s’acquitter des droits majorés. Le notaire établira l’acte de notoriété, évaluera le patrimoine et calculera les pénalités. Cette démarche, bien qu’onéreuse, met fin à l’indivision et sécurise les biens pour les générations futures.

En conclusion, une succession non faite depuis plus de vingt ans entraîne des risques financiers, juridiques et familiaux considérables. Les héritiers qui tardent s’exposent à des sanctions fiscales, à la perte de leurs droits et à des conflits complexes. Agir rapidement auprès d’un notaire est la seule manière de protéger le patrimoine familial et de préserver les droits de chaque enfant ou héritier. 

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Laura Benoît
Laura Benoît
Journaliste expérimentée dans le secteur bancaire, Laura Benoît a couvert de nombreux sujets liés à la finance et au commerce international.

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